lundi 21 décembre 2009

La double vie d'Anna Song, Minh Tran Huy

Présentation de l'éditeur :
Anna Song, `la plus grande pianiste vivante dont personne n'a jamais entendu parler", laisse derrière elle une œuvre discographique sans précédent. Malgré la maladie, et clans un engagement du corps et de l'âme proche de la ferveur, elle a voué ses dernières années à arpenter, avec une indéfectible justesse, un territoire musical des plus vastes. Gardien du temple et architecte de la légende : Paul Desroches, son mari et producteur. Mais tandis que celui-ci raconte la femme aimée, de l'émerveillement enfantin aux patientes années d'une vie partagée dans une sorte de culte de la beauté, le scandale éclate. Anna Song n'aurait pas enregistré une seule note de sa discographie, pillée ail-leurs par l'amoureux démiurge. Imposture, falsification, trahison : au concert de louanges nécrologiques succède le tapage de l'opprobre, relayé par des médias d'autant plus féroces que bernés. C'est un fascinant jeu de miroirs qu'orchestre ici Minh Tran Huy dans un deuxième roman qui confirme l'avènement d'un univers d'une impressionnante cohérence. Où l'on retrouve l'omniprésente absence du pays des origines, le Viêtnam, dont la réalité floutée par le temps et l'éloignement s'enracine clans un silence peuplé de contes. Et aussi cette petite musique envoûtante, cette opacité impavide plus généreuse qu'elle ne s'affiche, qui évoque irrésistiblement les eaux calmes d'un lac, sous lesquelles se jouent - et demeurent - les plus violentes tragédies. Tombeau du premier, du grand, de l'unique amour, entre ode et plaidoyer, La Double Lie d'Anna Song révèle et défend la folie d'aimer, mais aussi le droit à inventer des vies à la hauteur de cette folie.

Ce que j'en dit :
L'auteur s'est inspirée d'une affaire réelle : celle de Joyce Hatto.
Le narrateur de l'histoire est Paul Desroches. Il raconte sa propre enfance et en vient vite comment il a rencontré Anna Song et la naissance de leur amitié. Au fil des pages, il raconte l'histoire d'Anna et de sa famille immigré du Vietnam, les histoires qu'on lui racontait sur le grand-père maternel, les coutumes du pays, etc.

J'ai pu ressentir assez rapidement que Paul ne vivait que pour Anna, il se dévouait à elle en tant qu'amis d'abord puis par la suite en tant que mari.

Entre chaque chapitres se trouvait un article de journal sur la pianiste. Vers la fin ça se répétait un peu.

Quand à Paul, on pourra comprendre qu'il a fait par amour, pour rendre dignité à celle qui l'aimait.



Extrait : "Le souvenir : ce qui reste à ceux qui ont le temps, qui ont le choix. Anna et moi avions chacun nos morts, et cela ne nous empêchait nullement de vivre dans le souvenir - le fantasme - de ce qui avait été. A cet égard, nous nous ressemblions, tous deux calmes, réservés, et nostalgiques. Mais j'étais un enfant éteint, étourdi par la disparition de ceux dont j'avais imaginé qu'ils seraient toujours là, veillant sur ma petite personne qu'il neige ou qu'il vente, que la terre tremble ou que le ciel brûle. Anna, au contraire, était forte. Son allure fragile dissimulait une volonté plus dure à briser qu'une lame d'acier. En elle brillait le désir d'accomplir de grandes, de belles choses. Une flamme l'illuminait dès qu'elle s'adonnait à la musique ou me parlait de l'empire fugitif sur lequel avait régné son grand-père et que sa mère avait espéré ressusciter. Elle était portée par une énergie quej'avais perdue, à moins que je ne l'aie jamais eue."

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