lundi 23 novembre 2009

Ma vie ratée d'Amélie Nothomb, Frédéric Huet

Présentation de l'éditeur :
Dans un récit autobiographique, Frédéric Huet nous confie son désir le plus cher, son obsession : écrire et être publié, en vain jusqu'ici. Il aurait pu et pourrait décider de travailler « comme tout le monde » tout en continuant d'écrire en parallèle mais non, il est écrivain, ne sait qu'écrire et ne veut rien faire d autre. Il en paye le prix fort : RMIste, il fait des ménages pour arrondir ses fins de mois. Passionné de littérature et d'édition, il analyse les rouages et les acteurs de ce milieu tant convoité : les éditeurs, les médias, les libraires et surtout les auteurs de best-sellers comme Amélie Nothomb ou Anna Gavalda. Fasciné par la figure d'Amélie Nothomb, cette dernière est, pour lui, le symbole de la réussite dans l'édition, une figure monstrueuse, une machine à succès.



Ce que j'en dit :
J'avais d'abord lu une critique de ce "journal" dans la magazine Marie-Claire au mois de septembre. Je l'avais donc mis entre parenthésé sur ma LAL. Ce livre avait de quoi m'intriguai déjà par son titre. Titre assez accrocheur à mon avis, et me demandais si l'auteur avait une dent contre elle...D'ailleurs pour reprendre l'auteur sur le titre, il écrivit ceci : " Normalement ce journal devrait s'appeler Notes de rien. Mais je crois que je vais plutôt l'appeler Ma vie ratée d'Amélie Nothomb. C'est plus commercial. Faut que ca se vende tout de même."
J'aime bien A. Nothomb mais sans plus : j'en ai lu quelques un, ca s'arrête là. Puis la couverture, du moins sa photo, n'arrêtait pas de hanter mon esprit en voyant le titre sur mon carnet. Je l'ai commandé et pas regretté une seule seconde cette lecture ! J'avais peur que le magazine avait exagéré
.
L'auteur avait écrit près de dix ans plus tôt un roman "Papa a tort". Depuis, il a essayé de se faire publier pour d'autres romans mais sans succès. Dans ce journal ( où les dates ne sont pas écrite) il nous raconte ses déboires à se faire publier : cela nous donne une idée comment ca se passe avec les maisons d'éditions. J'ai beaucoup aimé ses références vis à vis aux stagiaires dans ces lieux. Il nous parle aussi de ses journées, de ses moments au sauna, de ses petits scénarios si tel roman était accepté d'être publié. Et surtout il écrit beaucoup de choses sur Amélie Nothomb, et bien d'autres auteurs : Anna Gavalda, Frédéric Beigbeder...Il cite certaines de leurs réponses suite à une interview pour un quelquinc magazine.

Un récit à prendre au second degrés, avec une pincée (petite ou grosse, je vous laisserais juger) de cynisme. Une lecture qui m'a bien plus.
Par contre à éviter pour ceux à qui le sexe est intolérable : il y a quelques passages sur les relations homosexuelles. Ainsi que du vocabulaire assez malpoli, un peu sec...
Beaucoup de sourires aussi durant cette lecture. Surtout à la fin lorsqu'il écrit : "[...] j'avais un texte qui pourrait peut-être intéresser une petite maison d'édition, pas une grosse puisque je ne vais tout de même pas envoyer mon manuscrit chez ceux que j'ai critiqué ici, ce serait le comble." Là, je n'ai pas pu m'empecher de pouffer (dans un train remplis avec des regards aussitôt braqués sur moi :p)



Extraits : "Tout à l'heure j'ai cru que c'étaient les éditions Naive qui m'appelaient pour un texte que je leur ai soumis : Guillaume Dustan ( un texte où je raconte que je l'avais pour amant, que j'étais une assez bonne salope). En fait c'était ma salle de sport qui m'appelait pour que je me réabonne. Ils sont sans gênes à ma salle de sport. Ils doivent manquer d'argent eux aussi. C'est pas possible. L'appât du gain. Toujours. Encore. Et toujours."

"Pourquoi je parle toujours que des gens connus, et jamais de gens qui n'arrivent pas à percer ? Qui n'intéressent personne ? Dont personne ne parle ? Parce que les gens pauvres n'intéressent personne, c'est ça ? Mais moi, je veux être connu, alors comment fait-on ? Plagier les gens peut-être ?"

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