vendredi 3 juin 2011

'ta mère, Bernardo Carvalho

Présentation de l'éditeur :
Trois jeunes gens et leurs mères, des pères absents et des fils égarés : un conscrit en proie aux mauvais traitements de l'armée russe, un jeune Tchétchène à la recherche de sa mère, un voyou de bonne famille. Puis la rencontre d'une âme soeur, une chimère. Une poignée de femmes essaient de sauver leurs fils de la guerre, de la solitude et du crime. Le tout à Saint-Pétersbourg, à la veille du tricentenaire de la ville, sur fond de guerre de Tchétchénie. Les personnages semblent n'être à leur place nulle part dans leur famille ou dans leur pays, ce qui donne toute sa force à la figure de la chimère, aberration rejetée par la nature et par l'homme, projetée dans des amours absolues. Les histoires s'entrelacent, Bernardo Carvalho orchestre une multiplicité de points de vue et de voix sans jamais perdre l'axe récurrent de la maternité et de son revers, le sentiment d'être orphelin, sans protection, déplacé, dont la guerre est la représentation la plus crue. Un roman magnifique.

Ce que j'en dis :
 Ce fut une lecture un peu difficile. Du moins il a bien fallu la moitié du roman avant que je rentre dans l'histoire sans trop de difficulté.
J'avais dut mal à croire que je lisais un roman sur la ville de Saint Pétersbourg de nos jours, les description de la ville, des conditions me faisaient remonter plutôt une cinquantaine d'année avant au minimum. Puis je me suis rappelé que la Russie n'est pas forcément un pays riche, et les problèmes qu'il y a là-bas.
L'histoire elle-même est intéressante par ses sujets : ces mères cherchant à protéger leurs fils en ne les envoyant pas à la guerre, ou bien à retrouver leurs traces - pour ceux disparus, retenu prisonniers - via une association.
Il y aussi l'histoire d'un jeune Caucasse, qui est dans un camp de réfugié en Tchétchénie, avec sa grand-mère qui se décide à lui parler de sa mère, pourquoi elle a abandonné son fils à son plus jeune âge.
L'histoire reprend avec un jeune voyou de bonne famille, le père travaillant pour l'état... Leurs histoires, à ces deux jeunes gens se croiseront car dans leurs vie une personne en commun sera mêlé à leur histoire. Un cherchant à savoir qui est sa mère, la racontrer, et l'autre cherchant à savoir qui est ce jeune que sa mère voit en secret. 

Là où j'ai eu du mal avec ce roman, c'est que les histoires de trois jeunes hommes se chevauchent entre elles, et des fois ce n'était pas clair pour mon petit esprit :s J'ai fini de le lire parce que c'était un court roman, et que seulement à la moitié, je commençais à y voir clair.
Bien sûr, et je m'y attendais, c'est un roman triste, grave par son sujet et le ton donné. Dans tout les cas, je tire mon chapeau à l'auteur qui est brésilien et a écrit sur la Russie, plus particulièrement sur l'anniversaire tri-centenaire de St Petersbourg.

Extrait :
Ioulia déplie le papier et le lit en silence : "j'écris comme le foiu qui ne peut s'empêcher de chantonner sa litanie insensée, ne serait-ce que pour pouvoir parler seul, plus fort que la rumeur du monde. J'écris au cas où tu déciderais de revenir hanter cette ville. En trois siècles, on a essayé vainement de la nommer trois fois. Un nom par siècle. On a construit trois cents ponts, un pur chaque années, mais aucun ne mène nulle part. personne ne sortira jamais d'ici."
- Il s'agit de Petersbourg, dit Marina. C'est une lettre d'amour.

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