dimanche 26 septembre 2010

Prodigieuses crétures, Tracy Chevalier

Présentation de l'éditeur :
"La foudre m'a frappée toute ma vie. Mais une seule fois pour de vrai" Dans les années 1810, à Lyme Regis, sur la côte du Dorset battue par les vents, Mary Anning découvre ses premiers fossiles et se passionne pour ces "prodigieuses créatures" dont l'existence remet en question toutes les théories sur la création du monde. Très vite, la jeune fille issue d'un milieu modeste se heurte aux préjugés de la communauté scientifique, exclusivement composée d'hommes, qui la cantonne dans un rôle de figuration. Mary Anning trouve heureusement en Elizabeth Philpot une alliée inattendue. Celte vieille fille intelligente et acerbe, fascinée par les fossiles, l'accompagne dans ses explorations. Si leur amitié se double peu à peu d'une rivalité, elle reste, face à l'hostilité générale, leur meilleure arme. Avec une finesse qui rappelle fane Austen, Tracy Chevalier raconte, dans Prodigieuses Créatures, l'histoire d'une femme qui, bravant sa condition et sa classe sociale, fait l'une des plus grandes découvertes du XIXe siècle.

Moi :
Troisième roman que je lis de cette auteure et je dois dire qu'une fois de plus j'ai été happé par son écriture mais aussi par l'histoire. Une fois commencé, j'avais à regret à chaque fois qu'il le fallait de fermer le livre le temps de le retrouver plus tard.
L'histoire est à deux voix : celle de Mary Anning, fille de pauvres ( la présentation de l'éditeur la décrit sous forme de fille issue d'un milieu modeste mais lorsqu'on vit au XIXe siècle, et qu'on doit travailler par tout les temps, même malade pour avoir de quoi manger ou se chauffer...) et de Elizabeth Philpot vieille fille de milieu modeste.
Leurs chemins se croiseront lorsque Elizabeth viendra vivre à Lyme Regis avec ses soeurs. Se recherchant une activités, elle découvre sur la plage des petits fossiles et s'en passionne aussi tôt. Passion qu'elle partagera avec Mary Anning et dont elle se liera d'amitié avec elle alors qu'elles ne viennent pas du même milieu. Pourtant Elizabeth prendra toujours place aux côtés de Mary pour la défendre aussi bien que se soit dans son milieu à elle, aussi bien que soit auprès des hommes.
Ce n'est pas seulement une histoire d'amitié que nous raconte ici Tracy Chevalier, c'est aussi une histoire vrai concernant tout les noms que nous lisons lors de cette lecture. L'auteure nous fait rappeler les conditions des femmes à cette époque qui se heurtent sans cesse aux barrières du genre : par exemple lorsque Elizabeth fait don d'un de ses spécimens à un musée, son nom de famille sera écrit mais pas son statut en tant que femme. Pour avoir accès à certaines sociétés, les femmes sont interdites...
Un roman que j'ai beaucoup aimé, qui m'a fait voyagé dans le temps, subjugué et lorsque j'ai tourné la dernière page j'aurais aimé que ca continue encore un peu. Surtout la grande surprise lorsque T. Chevalier nous laisse savoir que Mary, Elizabeth et tout les autres ont existé, que ceux sont des femmes qui ont trouvé les fossiles les plus imaginables...

Citation :
Nous étions à peine installées à Morley Cottage qu'il devint évident que les fossiles allaient devenir ma passion. Je devais en effet m'en trouver une : j'avais vingt-cinq ans, peu de chances de me marier un jour, et besoin d'un passe-temps pour occuper mes journées. Il est parfois extrêmement assommant d'être une dame.

1 commentaires:

BMR a dit…

[notre billet ici]
On pourrait se demander, au début, ce qu'on est venu faire dans cette Angleterre compassée en compagnie de ces vieilles filles échouées dans une petite ville balnéaire.
Mais on reste accroché après quelques pages par la très belle écriture de Tracy Chevalier. Et puis très vite, au fil des premiers chapitres, on découvre avec bonheur qu'il y a plusieurs niveaux de lecture dans ce roman, finement et habilement entremêlés.
Ces trois clés de lecture (l'amitié entre les deux femmes, la condition des femmes de l'époque, les doutes scientifiques de l'époque), judicieusement entrelacées, sont passionnantes. On retrouve ici le parfum qu'on avait déjà respiré avec la québécoise Dominique Fortier et son traité du Bon usage des étoiles qui se situait à peine quelques années plus tard.

 
Header image by sabrinaeras @ Flickr